Mirror Maze

La première tentative était un échec complet. Au lieu de cela nous ne rencontrions que des impasses. Pas de quoi pouvoir nous sortir de ce lieu. Je soupirais ! Nous n'allions pas trouver aussi aisément la sortie que je ne l'avais imaginé. Pire encore ! Peut-être que nous allions rester ici pendant très longtemps ! J'observais ma fille dont un grand sourire illuminait ses traits. Elle semblait trouver de l'amusement à coller ses mains contre toutes les vitres et je ne pouvais que sourire à mon tour. « Elle est exactement comme Jae à son âge : d'une immense curiosité. » Penser à Jae me pinça le coeur. Mon père le vit immédiatement sur mes traits et posa une main tendre et bienveillante sur l'épaule. « Quand comptes-tu tout lui avouer ? Tu sais que c'est mal de lui mentir ainsi. » J'en avais parfaitement conscience. Et pourtant... Je continuais à lui cacher la vérité. Une boule se forma dans ma gorge et j'eus un mal fou à trouver mes mots. « Bientôt Appa, je te le promet. » J'avais envie d'éviter le sujet, d'arrêter d'en parler. Avec lui, avec Dae, et avec tous ceux qui connaissaient la vérité. Tout leurs mots étaient identiques et ne réduisaient jamais la difficulté à avouer les choses. Je récupérais la main de Sun Hee qui semblait dessiner sur les vitres. « Viens mon ange, aide maman et papy à trouver la sortie. » Ma gorge se bloquait. Il suffisait que je pense à lui pour perdre tous mes moyens. Absolument tous.

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Comme si le côté étouffant de ce lieu ne suffisait pas, il fallait en plus que nous restions bloqué dans toutes les impasses de ce labyrinthe. Mon père n'était pas d'une grande aide puisqu'il ne rendait pas le moment passé dans ce lieu des plus agréables. Ses question que mon meilleur ami me perturbaient au plus haut point. Et il le savait ! J'étais certaine qu'il le savait ! Peut-être même qu'il cherchait à le faire exprès. « N'utilise pas ta fille pour changer de sujet, Hwa. » Je me stoppait nette. Sun Hee balbutia quelques mots en tapant sur la vitre avec sa toute petite force. Je sentais ma main trembler et mon coeur se serrer. Je connaissais parfaitement mon père, aussi je pouvais prédire aisément les paroles qui allaient suivre. Et je n'avais pas envie de les entendre. Pas le moins du monde. « Tu l'aimes toujours. Pas vrai ? » Mes lèvres tremblaient tandis que mon poing se serrait doucement. D'une main tremblante je tenais toujours ma fille qui me regardait avec de grands yeux interrogatifs. Les mêmes que Jae lorsqu'il essayait de me sonder. « Bien sûr que oui. » Il s'approcha de moi pour me relever le visage, juste avant de récupérer ma fille dans ses bras. « Alors pourquoi continues-tu de lui mentir ? » J'avançais avec une certaine détermination vers l'autre bout du couloir. « Je ne sais pas... » Pourtant je le savais parfaitement. J'avais peur. Peur de tout détruire entre lui et moi. Peur qu'il ne me déteste ç tout jamais. Et plus que tout : j'avais peur de le perdre, lui.

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J'avançais avec tant de détermination que je ne vis pas la vitre devant moi et me la prenais en pleine figure. Je me pinçais immédiatement l'arrête du nez qui me piquais. Quelle idiote ! Je soupirais en me répétant qu'il fallait que je cesse d'être si bornée dès qu'il s'agissait de Jae. J'entendais ma fille dire quelques mots, tous demandant si j'allais bien. En retirant ma main je vis quelques gouttes de sang tomber sur ma paume. Voilà qu'en plus je saignais du nez ! C'était vraiment génial ! Mon père s'approcha doucement de moi, posant Sun Hee au sol qui s'empressa d'entourer ses bras autour de mon cou. J'étais assise par terre, le dos contre la vitre et je posais une main dans le dos de ma fille. Mon soleil sur cette terre. « Tu es aussi têtue que l'était ta mère. » Il se mit accroupie auprès de moi, me tendant un mouchoir à accoler contre mon nez. Je restais silencieuse et un soupir franchit ses lèvres. C'était l'une des rares fois où il parlait de ma mère ainsi. Jamais il ne disait un mot sur elle, en temps normal. Pourquoi aujourd'hui ? « J'imagine que ne jamais te parler de ta mère ne t'as pas aidée à dire la vérité à Jae ? Je sais ce que tu penses Hwa. Tu ne voulais pas faire comme elle. Tu ne voulais pas qu'il renonce à ses rêves pour élever Sun Hee. Comme moi je l'ai fait pour t'élever. Sache une chose : jamais je n'ai regretté un seul instant cette décision. Au contraire ! Elle m'a apporté plus de bonheur que ce rêve de rockstar. Et je suis certain que cela aurait été identique pour Jae. Tu as beau ressembler à ta mère, tu n'es pas comme elle. La situation était différent. Vous êtes différents. Cesse de vivre dans mon passé et vis pour toi, pour vous. » Ses mots étaient forts. Mon père parlait peu. Il blaguait plus qu'autre chose. Ou bien il cuisinait, à défaut d'être en train de jouer. Mais parfois, quand cela lui prenait, il savait parler avec les mots justes. Il trouvait toujours de quoi nous pousser en avant. « Appa... » Il se releva pour continuer le chemin dans le labyrinthe. Peut-être que cette fois serait la bonne.

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C'était le bon chemin. Un sourire tira mes lèvres alors que nous ne tombions pas une nouvelle fois sur une vitre. J'avais récupéré ma fille dans mes bras et mon nez avait cessé de saigner. Le silence s'était abattu entre mon père et moi depuis son grand discours. J'avais besoin de cogiter, de réfléchir à ses mots; tandis qu'il avait replongé dans son propre passé. Je le voyais bien. Il marchait droit, les mains en avant pour éviter une vitre mais le regard vide. Je raclais ma gorge avant de parler. « Tu pourrais me parler de... De ma mère ? » Ma question n'allait peut-être pas obtenir de réponse, mais elle me brûlait les lèvres depuis bien trop longtemps. La situation était bien différente aujourd'hui et j'avais l'impression que c'était enfin le bon moment. « C'était... C'était une magnifique jeune femme. Plein de vie et de rêves. Mais aussi têtue avec un très fort caractère. Elle avait cette joie de vivre en elle, cette flamme qui n'existe que chez peu de personnes. » Il plongeait, doucement mais surement, et je le laisser sombrer au plus profond de ses souvenirs. « Ce n'était pas le genre de femme dont on tombe amoureux immédiatement. Pour qui on a le coup de foudre. Elle était de celles dont on s'attaque, qu'on aime doucement. Puis soudainement. On se lève un matin en ayant la conviction de l'aimer. Alors, on se demande comment on a fait pour e pas le remarquer avant. » Un pincement me prit au coeur. Je n'imaginais pas combien il avait pu l'aimer, et peut-être même combien il pouvait encore l'aimer aujourd'hui. Je l'entendais au son de sa voix. Combien pouvait-il en souffrir ? Combien avait-il souffert ? Je le savais, même s'il l'avait jamais clairement exprimé. Appa, combien l'as-tu aimé ?

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