Mirror Maze

Juana n'était qu'un adolescente lorsque mon père décida de la recueillir en lui offrant un toit et de la nourriture. Il l'avait vue errante dans les ruelles de Bogota lors d'un de ses nombreux voyages. Pauvre adolescente débraillée, mourant de faim et de froid. Il l'amena en Corée, lui trouva des papier et lui offrit le gîte et le couvert. En échange de quoi elle tiendrais la place de gouvernante dans la grande demeure. Puis elle dû faire toutes les tâches de la maison et, quelques années après, s'occuper de la fille Min. Moi-même, en l'occurrence. Si elle ne parlait pas très bien coréen, elle m'avait appris à communiquer presque parfaitement en espagnol. Aussi je m'écriais dans ces mots lorsqu'elle se prit une vitre en pleine figure. « Juana ! Fais attention toi aussi. Viens, suis moi. » Un doux sourire qui se voulait rassurant peignait mes lèvres. J'allais l'emmener rapidement vers la sortie, tout en veillant à ce qu'elle ne finisse pas trop blessée par cette grande attraction.

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Nous avancions si rapidement entre ces murs que j'en étais moi-même presque étonnée. C'était l'une des première fois de mon existence que je participais à ce genre de jeu et je m'en sortais encore mieux que je n'aurais jamais pu l'imaginer. Un sourire victorieux tirait déjà mes traits, même si je savais que la victoire n'était pas encore entre nos mains. Elle était proche, mais pas à portée de main. Alors je continuais d'avancer selon mon instinct, voulant trouver cette sortie le plus rapidement possible sans trop de dégats. Il faut croire que faire confiance à mon instinct fonctionnait puisqu'aucun nouveau mur ne se dressait devant moi. « Mademoiselle, voudriez-vous aller manger après et me parler de ce garçon ? » Sa question était si soudaine que je me stoppais pour la regarder avec de grands yeux étonnés. « Eh bien... Il m'est réapparu en rêve. » Juana me connaissait mieux que n'importe qui et puisqu'elle m'avait élevée, elle était au courant pour mon don. Elle ne fit que hocher la tête, comprenant ce que j'entendais pas rêve. Nous n'avions plus besoin de tout nous dire, nous nous comprenions en un seul mot.

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Je me souvenais encore de la première fois où je m'étais évanouie, volant vers une de mes vies antérieure. Je me souviens de sa panique à mon réveil et la manière dont elle m'a serrée dans ses bras. Elle m'en aurais presque broyé la cage thoracique ! Puis nous avions appris à nous connaître par coeur, l'une comme l'autre. Nous n'avions été que deux dans cette grande maison, parfois trois lorsqu'un de mes deux parents daignait rentrer. C'était davantage plus rare d'être quatre. Longtemps, j'ai souffert de leur absence. Mais je m'en suis remise avec un rapidité et une facilité déconcertante. Dès que j'eut réalisé de quoi il était véritablement question dans la vie, j'ai compris que le coeur ne devait être qu'une machine à pomper le sang. Seules de rare personnes avaient toujours accès à mes sentiments. Et Juana en faisait clairement partie ! Alors une fois dehors, la femme leva les bras en s'écriant : « Nous sommes enfin sorties ! Sans peine. Bravo Mademoiselle, vous êtes la meilleure. » Je souriais en baissant doucement la tête avant de m'avancer jusqu'à elle, ne m'arrêtant pas tout en lui répondant. « C'est vrai. Il faut dire que j'ai été élevée par une superbe femme. » Puis, je me dirigeais lentement vers chez moi, la colombienne à mes côtés. Aujourd'hui et pour toujours.

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Quelle idée m'avait traversé l'esprit ? Faire un labyrinthe. Sur le coup, l'idée m'avait paru bonne. Comme lorsque nous devions chercher un indice posté par notre père dans la demeure familiale. Sauf qu'ici il était question de trouver la sortie. D'une certaine manière je voulais prouver mes capacités, me dire que je n'étais pas encore rouillée et que toutes les futurs missions de Saren seraient d'une facilité déconcertante. Aussi j'entrais dans ces lieux avec l'intime conviction de réussir en un tour de main. Rien n'était encore sûr, mais j'avais envie d'y croire. J'avais envie de croire que je n'était pas réduite à rien, que je savais encore faire ce pour quoi on m'avait élevée. Non pas parce que j'en avais réellement envie, simplement pour savoir qui j'étais au fond. N'étais-je qu'une machine au service d'un tyran ? Ou bien étais-je davantage ? Le retour de mon frère sur Busan avait remis trop de choses en perspective et si je m'étais trouvé m'a propre identité seule, avec lui ici le souvenir du moi d'avant était trop vivace. J'espérais pouvoir répondre à ces stupides questions.

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J'avançais avec une facilité déconcertante, comme si ce lieu n'avait été créé que pour moi. Que pour que je puisse m'y aventurer. Un détail séparait les vitres menant au bon chemin des autres. Une minuscule nuance de couleur sur le plafond qui me disait constamment si j'étais sur la bonne route ou non. Je le suivais sans honte aucune avec une assurance à toutes épreuves. Je me savais capable de le faire ! J'étais donc une machine. Quelqu'un capable de remplir sa mission en un claquement de doigt avec une facilité bien trop étonnante. Qui étais-je ? Chiyo ou Jung Ran ? J'avais envie de répondre que j'étais simplement moi-même, ni plus ni moins. Mais cela sonnait bien trop facile dans mon esprit. Beaucoup trop simple pour être une réelle réponse. Je me torturais l'esprit tout en continuant d'avancer, me laissant presque instinctivement guider vers la sortie. « Chiyo... Jung Ran... Qui des deux ? » Je chuchotais ces mots. Je me remettais sérieusement en question, mais je n'étais pas encore certaine de pouvoir obtenir une réponse.

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Pas un seul miroir ne s'était présenté face à moi. Au contraire ! Je sortais rapidement de cette attraction et sans une seule égratignure. Je regardais les participant autour de moi qui soupiraient d'avoir pris tant de temps ou de s'être pris une vitre en pleine figure. C'était bien loin d'être mon cas ! J'avais réussi plus rapidement que n'importe qui d'autre ce fichu labyrinthe, ce qui ne faisait qu'appuyer mes précédentes pensées. J'étais une sorte de robots qui pouvait réaliser toute sorte d'épreuve en un tour de main. Je ne savais pas si cette idée me rendait encore plus triste de moi-même ou énervée contre mon paternel. Sans doute un peu des deux. Quoiqu'il en soit, cela m'avait bien aidée. Mon passé faisait de moi qui j'étais aujourd'hui, mais c'était à moi de construire mon propre futur, et ce sans l'aide de personne. Si ce n'est celle de mon grand frère. Je me demandais comment Takuya avait bien pu réussir cette épreuve. L'avait-il passé en un claquement de doigt ? Avait-il eut des difficultés ? Je l'ignorais, et je ne savais même pas ce que j'espérais. Si de nous tous il avait toujours été le plus fort, j'avais l'impression qu'il était au final le plus blessé. Et j'étais impuissante face à ça...

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Après l’eau … Autant se sécher un peu dans une activité à l’intérieur non ? En tout cas une chose était sûre, Kyongee pourra être fière de son petit frère ! Il affronte tous les obstacles de cette journée avec brio ! L’ennui c’est qu’ici, son don ne lui serait d’aucune utilité… Soupirant doucement, il rentra dans le labyrinthe presque en marche arrière. Non … Finalement, il n’aurait pas dû le faire. Oui, il ne faisait que regrette aujourd’hui, il y avait de quoi regretter ses choix. Il ne savait déjà pas trop par où aller. Il avait déjà un premier croisement, bon … A droite. Cela lui semblait une bonne idée. Il n’avait qu’à souffler tout allait bien se passer. Il n’allait pas finir dans un miroir, nooon … Aucune chance pour que cela lui arrive n’est-ce pas ? A moins que … En ralentissant, le jeune homme mis bien ses bras devant lui.

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AVENGEDINCHAINS