Mirror Maze

Are you challenging me?

Oh Na Eun (ft. Kim Jennie)

Nous étions tous les deux, juste là, depuis quelques minutes maintenant à tourner en rond. En fait on était bien, et rien ne semblait pouvoir nous retirer ce petit moment. Pas de bonheur évidement, puisque nous n’étions pas non plus assis sur un banc, sa tête sur mes genoux, mes mains en train de lui caresser doucement les cheveux, mais bon. On était ensemble, et c’était notre moment. Alors, on avait comme l’impression que rien ne pouvait l’arrêter. Et pourtant. Il bougeait. Le labyrinthe. Il avait fallu qu’il bouge la seconde où nous ne nous tenions plus. Quelle horreur, étions-nous si malchanceux pour que tout le temps ça se termine de cette manière. Je regardais rapidement autour de moi. A droite, à gauche, devant, puis encore à droite, avant de regarder derrière moi. Mais je ne voyais que moi. Jin Ho… j’entends sa voix raisonner, tout près. Partir ? Non. Pas possible. Je ne pouvais pas partir comme ça. Et pourtant, c’est ce qu’il fallait, non ? Mon intuition me guidait jusqu’à un chemin qu’elle n’aurait jamais pris certainement sans que la situation n’évolue ainsi. « Oh mon dieu, Jin Ho, j’ai vraiment cru t’avoir perdu… » je courais en sa direction, me jetant carrément sur lui. A peine quelque secondes sans le voir, c’était beaucoup trop. J’avais peur, en fait. « Je ne veux plus qu’on se perde, jamais, dis, d’accord ? » mes bras entouraient ses épaules, alors que je me trouvais sur la pointe des pieds, laissant se toucher nos fronts.

8.
3/3.

Une nouvelle fois loupé. Mes mains rencontraient rapidement les différentes vitres me barrant le passage. Était-ce seulement possible de trouver le bon chemin ? De loin je voyais quelques personnes franchir cette stupide attraction et je me blâmais de ne pas réussir. Une chirurgienne qui n'arrivait pas à passer un jeu aussi stupide. Cela ne faisait que prouver et appuyer mes pensées : j'étais plus douée pour apprendre des pages entières de manuels par coeur que par simple instinct. Ce jeu prouvait une fois de plus que je n'en avais aucun. Que la nature pouvait être cruelle ! Elle vous offre un merveilleux don tout en vous privant d'autre chose. Peut-être pour rééquilibrer les personnes, pour que l'on soit tous plus ou moins sur le même pieds d'égalité. C'était la solution la plus probable. Celle qui expliquait le plus clairement pourquoi j'étais aussi nulle. Je pris une grande inspiration, posant mes mains sur mes hanches. Il fallait que je réussisse à sortir de là par tous les moyens possibles et imaginables. Je soupirais. Il le fallait, ne serait-ce que pour mon propre ego.

Je repartais pour une nouvelle recherche dans les chemins entourés de vitres. L'objectif principal restait toujours d'éviter de m'en prendre une en pleine face. Me retrouver avec un pansement sur le visage pour soigner mes patients était bien la dernière de mes envies. Alors je gardais les bras tendus, paumes face aux vitres pour me prévenir du moindre danger. J'avais l'air affreusement idiote ainsi et j'espérais ne croiser personne de mon service, au risque de ternir ma réputation à jamais. Quoique, je ne trouvais pas qu'un collègue puisse avoir la réputation ternie. Il fallait croire que je m'infligeais toujours plus de pression par moi-même que ce que les autres m'infligeaient. Je laissais glisser mon regard tout autour de moi sur chaque vitre, sur chaque centimètre carré qui pourrait m'offrir un indice. Une nouvelle fois je ne trouvais pas une seule trace de doigt, à croire que les responsables de cette attraction nettoyaient ces vitres à chaque seconde pour que les participants échouent plus facilement. Un nouveau soupir m'échappa. Il fallait que cette fois soit la bonne, il fallait que je trouve le bon chemin pour réussir à sortir de là. Il le fallait, mais cela ne signifiait pas réussir. Tout comme à l'hôpital. Nous devions soigner les patients, mais cela ne signifiait pas qu'il pouvaient tous êtres guéris. Alors j'offrais comme toujours le meilleur de moi-même. Et peut-être un peu plus encore.

(3)

finding my way with the prettiest reflection

Salut, Rosalee! Uhm ça... paraît bizarre comme question peut-être mais est-ce que t'avais le goût de faire le labyrinthe de miroirs avec moi? C'est comme ça que je l'ai invitée. Comme si je voulais l'inviter à une date d'une manière subtile sans trop savoir si elle avait des sentiments pour moi ou non. Mais c'est con. Parce que je sais ce qu'elle ressent, et elle sait ce que je ressens. Ce n'est pas ça, le principe d'un couple? On est en couple... right? Même si nous nous dirions textuellement et directement "Nous sommes en couple", j'aurais quand même de la difficulté à me faire au concept. C'est bizarre.

Elle est là, à côté de moi, et je me sens tout bizarre depuis que je sais que c'est réciproque. L'entrée du labyrinthe est devant nous et je suis capable de voir au travers des miroirs visibles de ma position la réflexion de mon visage, pas tout à fait guérit. Une petite cicatrice sur le front, en haut d'un oeil. C'est tout ce qui reste, et c'est rien de bien grave. Ça en a valu la peine au moins. Justice a été faite. Alors je ne regarderai pas ma réflexion avec honte mais plutôt avec fierté.

« J'y vais en premier, okay? Tu... tu peux me tenir la main si tu veux. » On sait jamais, peut-être que si je la laisse seule, qu'elle se perdra ou qu'elle se blessera en fonçant dans un miroir. Justement, le miroir en avant de moi était plus proche que je le pensais, et je l'ai heurté avec ma main. Il faudra faire attention.

©junne.

lorem ipsum

Ni moi ni Ellie n'avions envie de nous en aller lorsque nous avions terminé de construire notre sublime château de sable sur la plage. L'amusement était à son comble et le moment s'est terminé bien trop tôt à notre goût. Je lui avais promis que nous irions déguster une glace lorsque la compétition sera terminée, et c'est ce que nous avons fait. Glace à main, nous avons aperçu une pancarte faisant la promotion d'une activité du festival.

Bien entendu, c'est Ellie qui a lu les indications pour moi. Un labyrinthe de miroirs? Ellie mourrait d'envie d'y aller et moi je voulais bien relever le défi, mais n'est-ce pas un peu dangereux? Si elle venait à se blesser en se heurtant contre un miroir, je me sentirais coupable à jamais. Pourtant, nous sommes là. J'ai craqué; impossible de lui dire non.

«: Follow me carefully, okay? »

Carefully, dis-je, alors que je tourne là où je crois voir une issue qui n'était en fait qu'un autre miroir. Le choc a fait un bruit assez fort, mais je n'ai pas eu mal du tout. Que de la surprise.

©junne.