Everybody want to be in love. Ft Jin Ho ♥

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Si ça n'était pas pour Na Eun, jamais je n'aurais envisagé de quitter ma piaule en ce jour. Car, s'il y avait bien un événement que j'évitais chaque année, c'était bien celui consacré à la fête des amoureux. Opinion peu valorisante ou éternel célibat, toutes les raisons du monde me dissuadaient de m'y aventurer sous peine de me faire du mal. Et pourtant, il n'avait suffit que d'un mot de sa part pour que mon esprit n'envisage de s'y traîner. Bien entendu, j'avais tiré la tronche les premières minutes. Accepter tout de suite n'était pas dans mes habitudes mais ça, Na Eun le savait très bien. Elle me connaissait aussi bien que Ji Hoon. D'une manière différente mais dans les faits, elle lisait en moi comme dans un livre ouvert. Un constat qui me flattait autant qu'il me frustrait. Être à ce point influençable et par une fille qui plus est ; c'était une blague ! Cependant, en présence de ma meilleure amie, j'avais appris à mettre ma fierté de côté. Être tel que je le désirais, sans aucun filtre et sans aucun tabou. Et ça avait quelque chose de rassurant. Je ne me l’autorisais que rarement mais avec Na Eun c'était comme un automatisme. Mon système d'auto-défense n'avait aucune résistance quelconque en sa compagnie. Elle était ma plus grande faiblesse et je l'assumais à voix basse. Pas que j'en avais honte, alors là pas du tout. Disons simplement que c'était mon ultime manière de me défendre au cas où je perdrais son amitié. Et cette amitié m'était à ce point précieuse pour garder mes sentiments en sourdine. Je ne pouvais m'imaginer une vie sans elle. Plus neuneu que ça, tu meurs. Mais j'étais comme ça, solide d'apparence mais fragile de l'intérieur. Et au centre de tout ça, elle se tenait debout, avec son éternel sourire à me faire tomber encore plus bas pour elle. Comme si il était possible de l'aimer plus que ça. Parfois, je me demandais sérieusement où se trouvait ma limite…

J'avais pris le temps qu'il fallait pour m'habiller, non pas pour séduire qui que ce soit, ou pour repartir avec des numéros de téléphone plein les poches, mais bien pour lui plaire à elle. Un effort inutile j'en étais conscient mais auquel je ne parvenais à lutter. Je n'avais aucune chance mais je persistais à sauver les apparences quelles qu'elles soient. J'avais même fait exprès de la faire attendre, pour le plaisir de l'ennuyer ou pour prétendre ne pas en faire de cas. Je m'obligeais à donner de faux air à notre amitié par pure prévention. Je me sentais incroyablement con de le faire mais c'était devenu une nécessité dans mon quotidien. Je ne lui résistais pas longtemps de toute manière mais au moins, là, à distance, je pouvais contrôler la situation et lui imposer ma mauvaise volonté. C'était bien la seule chose qu'il me restait avec les années. Franchement, la saint valentin. L'idée me donnait la chair de poule. C'était comme une incitation à dévoiler mon ultime et unique secret. Je ne pouvais pas. Pas sans risquer de tout changer entre nous, au risque qu'elle prenne ses distances. Ce n'était pas le moment. Pas avec mon père qui avait pointé le bout de son nez dans ma vie. J'avais besoin de son soutien moral plus que jamais. J'avais besoin de me tenir loin de ma demeure et d'oublier. Ce festival était une occasion rêvée pour, son thème en revanche me filait la nausée. Mais il était trop tard pour faire machine arrière. Je me tenais déjà à quelque pas du lieu de rendez-vous. Je ne voyais rien d'ici, si ce n'est une foule particulièrement agitée. Je terminais de poser mon antivol sur ma moto et de ranger mon casque dans l'espèce de porte-bagage moche que j'avais fixé expressément pour l'occasion avant de m'avancer avec appréhension de quelques pas. Aussitôt, je me fis entraîner par plusieurs couples qui avançaient en rigolant de bon cœur vers les attractions et manèges installés pour l’événement. Une raison pour laquelle je m'étais laissé traîner jusqu'ici. Elle, les attractions et surtout le concert de fin de soirée. Ça faisait tout de même six bonnes heures à flâner dans les rues mais j'étais prêt à le subir si c'était pour m'éclater sur de la bonne musique plus tard.

Je ne mis qu'une trentaine de secondes pour la trouver. Parfaitement à l'endroit indiqué et toujours aussi jolie. Elle pouvait n'être vêtue que d'un tee-shirt trop long pour elle et de chaussettes dépareillées que je la trouverais jolie. L'objectivité était morte depuis longtemps. Je la saluais d'un sourire accompagné d'un petit signe de main presque timide. J'étais nerveux entouré de tous ces couples, amis et je ne sais quoi. Comme si, me tenir à ses côtés en ce jour marquait l'officialisation de mes sentiments pour elle. Je pouvais parfois me montrer incroyablement paranoïaque. « Si on est aveugle, sûrement. Difficile de faire abstraction de ce rose et de ses cœurs placardés partout. » Je grimaçais pour la forme, sérieux mais trop. Râler était l'un de mes petits plaisirs secrets. Je glissais mon regard sur les environs, m'attardant sur les diverses activités que le festival de l'amour nous offrait en guide de distraction. Je me réjouissais déjà d'y apercevoir un stand de tir. Impossible qu'on n'y fasse pas un tour à un moment de la journée. Son compliment toutefois me fit esquisser un autre sourire incontrôlé. Le genre de sourire un peu crétin mais qui exprimait une sincérité toute innocente. Draguer n'était pas dans mes gênes. Je n'étais pas doué pour ça et ne m'y essayait jamais. Je laissais toujours venir, quitte à attendre longtemps, ce qui expliquait entre autre que mes ex petites amies se comptaient sur les doigts d'une même main. Serial dragueur en vue, attention ! « Évidement. Pourquoi venir ici sinon ? » Je me retenais de lui retourner le compliment, me contentant, timidement, de lui saisir le bras pour le passer par-dessus le mien et l'entraîner vers l'avant. « Par quoi on commence princesse ? J'ai vu qu'ils distribuaient des flyers avec des plans à l'entrée. J'me suis pas arrêté pour en prendre un, tu t'en doutes. On y va à l'improviste, comme toujours ou tu as un plan précis en tête ? » Je n'étais pas difficile et étais venu ici avant tout pour lui faire plaisir. Qu'importe le résultat de cette journée, je savais qu'en sa compagnie le temps passerait à une vitesse folle. Si seulement je pouvais l'enfermer dans un espace intemporel pour revivre chaque moment à l'infini. « Je n'ai qu'une exigence... » Je lui pointais du doigt le fameux stand qui me faisait de l’œil. « ...t'attraper la plus grosse des peluches. Alors profites, car une fois que j'poserai mon cul sur un de ces tabourets, je ne repars pas sans le plus gros lot ! »

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Bien évidement, loin de moi l'idée de nuire à la bonne réputation de Oh Na Eun. L'envisager était me risquer à quelques remontrances de sa part et je n'étais pas assez couillus pour m'y risquer. Tout et n'importe qui, sauf elle. Il en avait toujours été ainsi et ce depuis qu'elle s'était fait sa place dans mon petit cœur de mioche. « Bah… s'il t'plaît pas, au pire, on s'prend une bonne grosse boîte de pétard, on le bourre d'explosif et on en parle plus. » Tu parlais d'une idée. Dangereuse qui plus est mais c'était pile le genre de délire qu'on aimait bien (du moins avant). Je n'allais pas me vexer pour si peu, et puis ce n'était qu'un lot gagné dans une foire foraine, pas un cadeau qui venait de moi et qui avait été réfléchi pendant des jours et des heures. J'en faisais pas de cas. Le stand de tir s'était avant tout pour mon plaisir. Le gros lot n'était qu'un bonus dont je ne savais que faire. Un jour il me faudrait me rentrer dans le crâne que les filles n'aimaient pas toutes forcément les trucs mignons et tout doux du type ourson en peluche. Il est derrière toi le temps des cavernes Jin Ho ! « Mais t'inquiète, j'garderai le secret. J'voudrais pas que tes nombreux prétendants aient une image aussi peu raffinée de toi. » Premier tir en traître dans le panier que représentait mon petit cœur de faible. C'était pourtant un fait établis depuis qu'on s'était mutuellement mis d'accord pour fréquenter du monde et faire nos propres expériences et pourtant. L'accepter à voix base n'avait rien avoir avec mon consentement. Je l'avais fait par obligation et non par envie car aimer sa meilleure amie de cette manière a forcément un truc de malsain. Je me sentais pervers et sale de la vouloir juste pour moi et combien même j'étais résolu à l'avoir, je ne parvenais pas plus à accepter l'idée que d'autres puissent lui tourner autour. J'étais définitivement un égoïste malhonnête. Je cachais mon malaise et mon désarroi derrière de vieux sourires grincheux. Mais Na Eun en avait l'habitude. Je me demandais juste si avec le temps elle était capable de dissocier mes vrais sourires de ceux que je lui offrais pour la forme ou pour cacher les sentiments que je refoulais pour elle. Décidément, m’emmener à ce type de festival était une idée bigrement suicidaire et mes idées idiotes n'aidaient en rien la situation. Je la remerciais même en silence de prendre les devants et de me repousser comme il se devrait. C'était blessant mais mérité. « Mouais. Avance alors, au lieu de râler ! » Masquer le malaises par quelques mots. La base de mon fonctionnement. Mais il persistait. Aussi coriace qu'un virus. Heureusement que ma meilleure amie avait plus d'une idée dans le chapeau. Changer de sujet était pile ce qu'il nous fallait et son idée était même plutôt plaisante. « Une maison d'horreur, dans un festival comme ça… attends, laisse-moi être sceptique deux minutes. » Il y avait un concept que je ne devais pas saisir, à moins que l'horreur ne soit représentée ici par des quelques couples mutilés et torturés, des lapins avec des tronçonneuses, des poupées ensanglantées et ce genre de délire burlesque et pseudo mignon. Je haussais les épaules, peu convaincu par mes idées mais suivaitsNa Eun malgré tout, me heurtant parfois à quelques couples qui passaient sans même s'excuser. Ce festival avait attiré non seulement une grande majorité de la ville mais également une foule de touristes. Encore un peu et je la perdais de vue.

La maison d'horreur n'était plus qu'à quelques pas et si je rattrapais enfin Na Eun avec ma démarche  paresseuse, ça n'empêchai pas la demoiselle de venir me secouer de l'intérieur en une seconde à peine. Bon sang Jin Ho, tu passes des nuits avec elle dans ton lit, lovée contre toi ! Pourquoi est-ce que ce simple contact me faisait palpiter le cœur ? Rien ne semblait avoir de logique chez moi. J'étais condamné à avoir cette attitude de puceau que je haïssais plus que tout. « Tsk ! T'vois bien qu'il y a du monde. » Comme si je le faisais exprès. Je ne m'étais pas forcé à venir et j'étais plus que comblé de partager ce moment avec elle. Le contraire ne serait pas moi. Et pourtant, je traînais les pieds, tel un porc se rendant à abattoir. Saloperie de sentiments contradictoires. Je serrais ses doigts entre les miens, ignorants les battements plus forts de mon cœur et prenais enfin les devants, grugeant la petite fille présente devant l'attraction sans le moindre remord. Certains se plaignirent mais un regard mauvais dans leur direction les dissuada de tenter de me remettre à ma place. « Bon, bah j'espère que ça vaux le détour ton machin. » Je relâchais sa main à l'entrée du dit manoir hanté, un faible sourire mesquin sur le visage. « Alors, t'attends quoi pour entrer la première. Oppa a très peur tu sais… j'crois bien qu'il va te falloir ouvrir la marche ! » Na Eun n'était pas une peureuse. Moi non plus mais j'étais curieux de la voir braver le noir et les saloperies qui nous tomberaient dessus comme une grande… Et aussi accessoirement, je tenais à calmer mon organe vital avant de faire une crise cardiaque. La savoir devant, à psychoter quant à savoir quand est-ce que quelque chose lui tomberait dessus avait quelque chose de jouissif en plus d'être une assez bonne diversion. Alors Na Eun, tu relèves ce défi ?