HISTOIRE
- Omma, pourquoi y'a un monsieur dans la cuisine ? Agé à cette époque de sept ans, je venais pour la première fois de voir apparaître un mort dans ma maison. Ou bien mon premier "ami imaginaire" comme les psychologues s'étaient aimé à le penser. Impossible pour eux de songer, que l'enfant que j'étais avait tout simplement un don. Inconscient de mon pouvoir, j' avait simplement continué de discuter avec les fantômes que je croisai sur mon chemin. Etrange, fou aux yeux des autres. Mes camarades à l'école, ne voulait pas jouer avec quelqu'un d'aussi bizarre. Ma mère avait même été convoqué par ma maîtresse à ce sujet. Elle avait bien essayé ensuite de me faire comprendre que je devais cesser de faire ça, que tous ces gens était dans ma tête. Je ne désirai cependant pas ignorer mes amis, les seuls que j'avais d'ailleurs. Mais je ne voulais pas non plus faire pleurer ma mère.
C'était donc lors de ma dixième année, que j'étais devenu muet. Ne sachant pas qui était réel ou non, j'avais décidé de ne prendre aucun risque. La plupart du temps, j'avais des écouteurs et mettait la musique à fond pour ignorer les voix. La solitude était devenu ma nouvelle amie. La seule personne avec qui je parlais était ma mère. Etant intelligent, je n'avais eu aucun mal à arriver au lycée. La pire période de ma vie quand j'y repense. Les ados en chaleur et les filles surexcités c'était une calamité. Avec mon joli minois, je n'étais malheureusement pas passé inaperçu aux yeux de ces fameuses filles. La solitude m'avais rendu pas vraiment très sociale et encore moins appris le tact. J'avais par ne plus compter le nombre de baffes que je m'était pris et les pleurs que j'avais dû supporter. En plus de toujours voir ces personnes invisibles aux yeux des autres.
Il y en avait surtout une, qui me suivais partout dans le lycée. C'était une fille de mon âge, brune et de taille moyenne. Ses vêtements étaient tâchés de sang, contrastant avec le sourire qui illuminait toujours son visage. J'avais cependant fini par m'énerver, en la voyant me suivre dans les toilettes. Même pas je pouvais pisser tranquille.
- Pourquoi tu me suis partout comme ça ?? Lâche moi !- Parce que j'aime te regarder manger, boire, courir, dormir en classe. Je suis morte, ce sont des choses que je ne peux plus faire- T'es une obsédé en fait !...attend, t'a dis quoi ? T'es morte ? - Je suis tombé du toit de l'école l'année dernière ! Mon nom est Su Jin Je ne m'étais jamais intéressé à ce qu'ils étaient. Ou peut être qu'on me l'avait dit quand j'étais enfant mais je ne m'en souvenait pas. Une fois rentré chez moi, je m'étais précipité sur mon ordinateur pour lancer une recherche sur internet. Si ce qu'elle disait était vrai...Quelques minutes après, un article était apparu sur l'écran. Le suicide d'une lycéenne se prénommant Su Jin. Et il n'y avait aucun doute avec la photo de la gamine. C'était cent pour cent elle. Durant ces 16 dernières années je n'avais fait que de voir des fantômes. Et faire ami-ami avec eux plus jeune. C'était totally creepy. Mais fascinant. Je n'avais cependant rien dit à ma mère - elle pensait que j'étais guérit depuis que je m'étais isolé du reste du monde.
Durant un an, j'avais passé mon temps avec Su Jin. Tout en faisant attention de ne pas me faire voir, même si il arrivait surement de temps à autre de me voir sourire ou froncer les sourcils tout seul. N'étant pas très bavard, j'écoutais plus la jeune fille que je ne lui parlait. Et puis, du jour au lendemain, elle était partie. Je m'étais dit qu'elle avait surement fini par trouver le repos de son âme ou que la faucheuse l'avait attrapé. Avoir mis un nom sur mon don, m'avais permis de voir clairement - et ne plus penser que c'était dans ma tête. On m'avais tellement raconté des conneries. Ces psychologues étaient vraiment nuls. Ma mère avait dépensé de l'argent pour rien.
A la fin du lycée, à la surprise de ma mère, j'avais décidé de ne pas continuer. Je m'ennuyais trop en classe et avait à vrai dire, sécher énormément durant ma scolarité pour avoir un dossier convenable. Je ne savais même pas quoi faire comme métier. Rien ne me branchait réellement, à part la musique. Je chantais beaucoup, et pas mal visiblement vu que le club de musique du lycée avait voulu que je les rejoigne. Je m'étais alors mis à penser à Su Jin, allongé sur le toit de l'école, au contraire d'elle qui avait fini en carpette sur le trottoir. Je ne lui avait jamais demandé d'ailleurs pourquoi elle avait sauté ? Vu sa tête, elle n'avait pas eu l'air d'être malheureuse. Etait ce un meurtre ?
Le déclic, je l'avais eu sur le chemin de la maison. J'avais croisé une jeune femme, qui habitait juste en face de chez moi. Sauf qu'elle était morte depuis une semaine. Son corps avait été retrouvé dans un passage souterrain. La police n'avait trouvé aucune piste, aucun suspect.
- Jin Sook L'interpellé avait sursauté, ce qui était assez drôle pour un fantôme.
- Kyo Ji ? Tu...tu me vois ? Bon au moins, elle était courant qu'elle était plus de ce monde. Il n'avais pas à lui annoncer la nouvelle.
- Je vois les morts depuis que je suis gamin - Oh...- Alors, comment vous avez atterri dans un passage souterrain ? Le tact n'avait jamais été mon fort, inutile faire des pirouettes. Jin Sook s'était mise à triturer nerveusement ses mains avant de me raconter ce qui s'était passé. Elle avait eu une liaison avec un homme et avait décidé d'y mettre fin mais ce dernier ne l'avait pas bien pris. Alalala. Je n'avais pas caché ma déception. J'étais célibataire depuis très longtemps. Je n'étais pas intéressé par ce genre de chose. J'avais juste couché une fois avec un mec pour voir. Pourquoi pas avec une fille ? Non merci. J'avais déjà eu mon fan club - sérieusement - au lycée, pas besoin d'en plus devoir en supporter une intimement. Avec sa tête de morte - Jin Sook m'avait fait pitié et j'avais tapé à l'ordinateur les faits, le nom du coupable avant de l'envoyer au commissariat de façon anonyme. Je m'étais ensuite dit, qu'avec mon don, je pourrai plus facilement faire le boulot des flics. Durant 5 ans j'avais fourni les réponses aux dossiers que les détectives n'arrivaient pas à résoudre, faute d'indices - et surtout quand j'arrivais à voir le fantôme de la victime. Ce n'était pas automatique. Pour m'occuper j'avais aussi décrocher un boulot de serveur, histoire de gagner un peu d'argent pour aider ma mère.
A mes 25 ans, je décidai enfin de passer l'examen pour devenir fonctionnaire de police. Pas besoin d'avoir fait maths supp et avec mon cerveau, je l'avais réussi en révisant un peu les thèmes. En deux ans, j'ai dû me faire suspendre ou rétrograder à la circulation, trop de fois pour compter. Pour insubordination ou pour m'être "emporté" avec le suspect lors des interrogatoire. Personne n'est au courant, bien sur de mon pouvoir. En sachant qu'en plus ce n'est pas bien vu d'en avoir, si en plus je vous disais que j'ai parlé à votre grand mère décédé...